L’analyse comparative des systèmes de certification des bâtiments et des normes réalisée à l’aide d’outils analytiques (Power BI) a permis de mieux comprendre la distribution et la couverture des indicateurs de durabilité. Sur un total de 2 056 cas répartis dans 51 documents, les certifications représentent environ 66 %, tandis que les normes constituent environ 34 %. Le nombre d’occurrences indique que les certifications englobent généralement un plus grand nombre d’indicateurs que les normes. Néanmoins, il est essentiel d’interpréter ces statistiques en reconnaissant qu’elles indiquent la quantité, et pas nécessairement l’étendue ou l’exhaustivité de chaque système. La répartition des indicateurs en 15 catégories définies fait apparaître des schémas distincts. La catégorie “Matériaux et produits” était prédominante dans les certifications, tandis que la catégorie “Social et économique” l’était dans les normes. Il est intéressant de noter que les normes ont pris le pas sur les catégories “Social et économique”, “Changement climatique” et “Santé et sécurité des occupants”, ce qui indique qu’elles ont une importance particulière. Un examen plus approfondi a révélé que l’indicateur “Réduction des émissions de gaz à effet de serre” était unanimement prédominant dans les deux groupes, soulignant les préoccupations mondiales en matière de changement climatique.
Cependant, des nuances existent. Les certifications étaient davantage axées sur la “qualité de l’air intérieur”, ce qui témoigne de son importance dans les systèmes de certification. En revanche, les normes étaient davantage axées sur la “gestion des déchets recyclés”, ce qui témoigne de l’importance accordée à la gestion des déchets et à la durabilité. Des domaines d’amélioration ont également été détectés. Certains indicateurs présents dans une classification sont absents dans l’autre, ce qui met en évidence des lacunes qui pourraient être comblées pour améliorer l’exhaustivité des certifications et des normes. Les résultats de l’enquête concernant les capacités du BIM et des jumeaux numériques ont montré que la “collaboration sur les modèles partagés” était le choix prédominant. Les catégories “Énergie, gestion et confort des occupants” penchent pour les “jumeaux numériques complets”, suivies de près par la catégorie “Conception”. C’est dans la catégorie “Social et économique” que l’on trouve le plus grand nombre de cas d’absence d’utilisation de la BIM. Une définition détaillée des 189 indicateurs, basée sur leur alignement avec les capacités de BIM et de jumeaux numériques, a également été réalisée.
Cette recherche fournit un outil d’analyse comparative pour les systèmes de certification des bâtiments et les normes de durabilité. D’un point de vue académique, elle offre un cadre unifié pour les certifications et les normes, établit une base de données complète d’indicateurs de durabilité et utilise une approche de validation solide. Ces informations mettent en évidence les lacunes et les domaines d’étude potentiels. Pour l’industrie, l’analyse facilite la prise de décision en clarifiant les points forts des différents systèmes. Elle souligne également le rôle du BIM et des jumeaux numériques dans la durabilité, en guidant les professionnels de l’industrie dans l’intégration de la technologie numérique. Par le biais d’ateliers et d’entretiens avec des experts, l’étude favorise la collaboration entre l’industrie et le monde universitaire, garantissant que les résultats de la recherche s’alignent sur les besoins du monde réel. Dans l’ensemble, cette recherche sert de pont entre l’étude académique et l’application pratique, rationalisant les efforts de durabilité dans l’environnement bâti.